Interview
Pierre-Henry
Gagey
Président de Louis Jadot
Vous
avez beaucoup investi récemment dans le Beaujolais
et vous travaillez avec un jeune vinificateur Guillaume
de Castenau promis à un bel avenir, quels sont
vos projets et ambitions pour le Beaujolais?
Le
Beaujolais est une région qui a toujours beaucoup
compté
car elle est superbe. En se promenant dans les vignes on sent
qu’il y a là un vrai terroir. Chez Jadot, depuis
1859, nous avons toujours produit des vins issus de la région
du Beaujolais, mais plutôt des Beaujolais Villages et
des Crus en évitant la mode des Beaujolais nouveaux
qui ne nous ressemblent pas. C’est la raison pour laquelle
nous avons acheté le Château des Jacques en 1996
car j’ai ressenti en visitant ces vignes la présence
d’un très beau terroir. J’ai demandé à Guillaume
de Castelnau de nous rejoindre pour animer nos domaines dans
le Beaujolais. C’est un garçon en qui j’ai
la plus grande confiance. Il est très enthousiaste,
sans concession. Je crois qu'il saura exprimer à
travers ses vins notre vision de cette formidable région.
Est-il possible de produire un vin de Beaujolais
du même niveau qu'un vin de Bourgogne?
Le
Gamay est un cépage noble issu d’un croisement
entre le Pinot Noir et le Gouais blanc. Il paraît à
première vue moins noble que le Pinot Noir. Mais, comme
il est planté sur les granits du Beaujolais, il parvient à exprimer
notamment un fruit très agréable mais aussi une
vraie profondeur si l’on est capable d’attendre
un peu. Je crois que nous pouvons produire à Moulin à Vent
des vins où
le cépage Gamay disparaît derrière le terroir.
Pour ma part, je trouve à certains vins du Beaujolais
un grand caractère et j’ai beaucoup de plaisir à les
boire. Bien sûr, il est difficile de rivaliser avec les
premiers et grands crus de la Côte de Beaune et la Côte
de Nuits, mais nous pouvons peut-être exprimer autrement
une partie de la Bourgogne un peu oubliée.
Suite
de l'interview avec Pierre-Henry Gagey, Louis Jadot
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