Interview
Jean-Philippe
Delmas
Chef d'exploitation
Château Haut Brion
Votre
formation au métier du vin vous a amené en
Californie, en Provence et en Champagne, que vous ont apporté
ces expériences respectives et qu'avez vous appris
dans chacune de ces trois régions?
Il
y a eu un certain nombre d'expériences, de toutes
sortes.
En Champagne, à Moet et Chandon, c'était dans
un environnement gigantesque. Tout y est gigantesque, la taille,
la gestion humaine, la gestion technique. De ce fait, les méthodes
de travail et leur méthodologie sont plus structurées
qu'ailleurs.
En Provence, au Domaine Sumeire qui gère plusieurs propriétés
comme le Château de Barbérolle, j'ai connu une
approche beaucoup plus artisanale du vin. Les moyens économiques
ne sont pas les mêmes qu'en Champagne en raison du prix
de vente du vin. On est donc obligé de mettre la main à la
patte en tant qu'ouvrier de chai et ouvrier de vigne. On touche à
tout en Provence.
En Californie, c'est encore autre chose. Pourtant j'ai travaillé
dans un domaine qui me semble être l'un des plus bordelais
puisqu'il s'agit de Far Niente dans la Napa Valley. L'approche
du vin et du client est différente de la France. Elle
est sûrement plus professionnelle au niveau commercial
et marketing que dans le bordelais. Le commercial et le marketing
sont directement rattachés aux opérations du
domaine.
Chaque propriété a des techniques de culture
et de vinification qui lui sont particulière.
Il y a donc toujours quelque chose à récupérer
dans n'importe quelle expérience.
Peu de gens le savent, Château Haut-Brion
appartient a une famille américaine, les Dillon.
La légende dit que Clarence Dillon voulait visiter
Cheval Blanc mais qu'à cause du brouillard il n'a
pas pu l'atteindre. Il s'est arrêté à
Haut-Brion et en est tombé amoureux. Il a donc
décidé
de l'acheter.
Disons
que nous n'avons pas de preuve formelle de cette légende
mais il y a assurément une part de vérité.
Clarence Dillon était accompagné par Monsieur
Lawton (le père du courtier bordelais Hugues Lawton).
A l'époque, Bordeaux était en récession
et beaucoup de châteaux étaient à vendre:
Clarence Dillon a visité plusieurs crus: Margaux,
Cheval Blanc et Haut-Brion entre autres. Son choix s'est
porté sur ce dernier.
Aujourd'hui comment se mesure l'implication de
la famille Dillon?
Haut-Brion
est plus que jamais lié à la famille Dillon.
Il y a toujours eu un membre de la famille Dillon à
la tête de Haut-Brion. Il y eut Seymour Weller (neveu
de Clarence), Joan Dillon, Duchesse de Mouchy (fille de Douglas
Dillon, ancien Ambassadeur des USA en France) et aujourd'hui
le directeur général est le fils de la Duchesse,
le Prince Robert de Luxembourg. Au Conseil d'Administration,
nous n'avons que des membres de la famille Dillon. Comme Clarence
a eu deux enfants: Dorothy et Douglas, les actions sont toutes
partagées entre les deux familles. Ils viennent deux
fois par an à Haut-Brion. En outre, ils participent
activement aux opérations aux Etats Unis comme les dégustations,
les ventes de charités. Ils sont peut être plus
sensibles aujourd'hui à Haut-Brion que leurs ancêtres.
Du fait de la mode du vin aux Etats Unis peut-être, tous
les membres de la famille Dillon sont très amoureux
du cru Haut-Brion.
Suite
de l'interview avec Jean Philippe Delmas, Chateau Haut-Brion
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Chateau Haut-Brion
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