Interview
Jean-Philippe
Delmas
Chef d'exploitation
Château Haut Brion
On
dit que le succès de Haut-Brion repose sur sa stabilité.
On en est donc à la troisième génération
de Delmas.
Oui
la stabilité est importante dans le vin. La typicité
d'un vin provient de son écosystème, une autre
partie est apportée par la touche humaine, c'est le
style du vin. Quand il y a un changement: oenologue,
équipe, propriétaire, le vin change plus ou moins.
La succession de générations avec une même
approche permet d'avoir une continuité. Comme c'est
la même famille, la même façon de penser,
les choix vont toujours dans le même sens. Et on les
retrouve dans le vin. Nous pouvons dire que Haut-Brion est
réputé pour sa régularité.
Compte tenu de cette stabilité, quelle est
l'importance du terroir dans le succès du Château?
Je
préfère
parler de l'écosystème plutôt que du
terroir. J'englobe dans le terme écosystème
le sol, la plante, le micro-climat, le relief et d'autres
facteurs. Ensuite, ça dépend de la sensibilité
du vigneron. Soit on respecte l'écosystème, soit
on fait un vin sans tenir compte de l'écosystème.
Ce sont deux approches différentes. Pour nous le terroir
est essentiel. Nous avons donc choisi de respecter l'écosystème.
Quelles sont les différences de Haut-Brion
par rapport aux quatre autres premiers crus. On a coutume
de dire que Haut-Brion est le plus accessible et le plus
identifiable des premiers crus. Votre avis?
On
a tous un écosystème particulier, on fait tous des
vins différents, des styles différents.
Haut-Brion a la particularité d'avoir une signature
empyreumatique. C'est à dire qu'on retrouve dans la
gamme aromatique: fumé, tabac, café. C'est une
signature très particulière à Haut-Brion.
Elle existe depuis toujours. Haut-Brion est peut être
par cet etat le plus identifiable des premiers crus.
D'autres part trois premiers crus sont à Pauillac. Ils
sont donc plus facile a identifier car ils proviennent de la
même appellation.
Vous vous occupez également de Mission Haut-Brion.
Les deux châteaux sont séparés par
une route. Outre la classification, y-a-t'il des différences
entre les deux vins?
L'écosystème
n'est pas tout à fait le même. Le terroir de
la Mission est un peu plus riche. Nous devons maîtriser
la vigueur de la plante et gérer la densité
de plantation.
A titre d'indication, le rapport de pieds de vignes à
l'hectare est de 10 000 à la Mission pour 8 000 à
Haut-Brion.
La première couche du sol est sablograveleuse. La deuxième
couche est argileuse. En fait ça change selon chaque
parcelle. L'encépagement est un peu différent
aussi.
Avec la même équipe, avec presque la même
installation, on ne fait pas le même vin. C'est le coté magique
de la chose.
Suite
de l'interview avec Jean Philippe Delmas, Chateau Haut-Brion
Retour
au début de l'interview avec Jean-Philippe Delmas,
Chateau Haut-Brion
Autres
pages: Pessac
Léognan - Bordeaux
|